Abigaïl au Pays des Songes
Abigaïl ouvrit difficilement les yeux. Elle se trouvait allongée sur le ventre, dans une vaste plaine d’herbe verte. Au loin, elle pouvait apercevoir un grand arbre. Un saule ? Un chêne ? Elle ne pouvait pas le savoir à cause du léger brouillard qui s’était installé. Mais que fait-elle ici ? Une minute plus tôt, elle se trouvait dans son lit ! Le plus étrange dans tout cela, c’est qu’avant de se sentir tiré vers le bas, les yeux de Spyro, son dragon mauve en peluche se sont comme illuminés. Elle ne comprenait plus rien ! Pourquoi et comment avait-elle atterri dans cet endroit étrange ?
– Abigaïl ? Qu’est-ce que tu fais là ? Demanda une voix.
– Qui est là ? Montrez-vous! Répondit-elle un peu affolée.
– Mais c’est moi, dit un dragon en se postant devant elle, tu ne me reconnaît pas ?
– Im-Impossible ! C’est toi Spyro ? Bafouilla-t-elle.
– Qui veux tu que ça soit d’autre ? Je ne suis pas la marraine de Cendrillon !
Ils échangèrent pendant de longues minutes, durant lesquelles Spyro essaya de convaincre Abigaïl qu’elle se trouvait dans un pays appelé « le Pays des Songes », et que quand un humain venait dans ce monde – ce qui est extrêmement rare – il y avait obligatoirement une raison. Soudain, un bruit de clochette retentit.
– Oh non ! Vite Abigaïl il ne faut pas rester dehors ! Dit Spyro pris de peur.
– Quoi ? Que se passe-t-il ? Répondit-elle.
– Grimpe sur mon dos, je t’expliquerais en route !
Abigaïl s’assit sur le dos de Spyro et ce dernier pris son envol et commença son récit :
– Depuis 1000 ans, la famille Rapite dirige ce pays, ils sont très pointilleux et ne permettent aucune entorse au règlement qu’ils ont instauré.
– Et pourquoi tout à l’heure tu as eu peur ? Demanda-t-elle.
– Eh bien car à vingt-trois heures pile, il faut que tous les jouets du Pays des Songes soient rentrés chez eux, sous peine de voir une des branches de l’arbre sacrée se faire arracher en sachant qu’il n’en reste qu’une.
– Et que se passera-t-il si votre arbre sacré n’a plus de branche ? Se risqua-t-elle.
– Eh bien la légende raconte que ça sera la fin du Pays des Songes et de tous ses habitants.
– Q-Quoi ?! Et le roi est-il au courant de cette histoire ?
– Il ne veut pas en entendre parler, il dit que ce n’es qu’une légende inventée par ses prédécesseurs pour nous faire peur, mais elle est réelle et beaucoup de jouets en sont persuadés !
– Alors si il n’y croit pas pourquoi arrache-t-il les branches ?
– Car cela réduit notre force en cas de rébellion !
– Je vois…
Le reste du trajet se passa en silence, et Abigaïl s’émerveillait devant la ville tout en jouet qu’elle survolait, quand Spyro annonça :
– Accroche toi bien, nous allons atterrir. Nous sommes bientôt chez moi !
– Bien reçu ! Lui dit-elle.
Spyro atterrit sur un toit, et Abigaïl descendit de son dos. Spyro sortit une clef de ses écailles et ils rentrèrent chez lui.
– Bon… c’est un peu le bazar ici, mais ne fait pas attention. Dit Spyro.
– Ne t’en fait pas, ça ne me dérange pas. Répondit-elle.
Soudain, quelques coups retentirent à la porte.
– Va te cacher ! Ordonna-t-il à Abigaïl.
– Mais pourquoi ? Répliqua-t-elle.
– Car si se sont des gardes chargés de faire une ronde, et que s’ils te découvrent, on risque gros ! Car avoir un humain chez soi sans en informer le roi est un crime !
Abigaïl alla donc se cacher dans un placard et tendit l’oreille alors que Spyro ouvrit la porte.
– Bonsoir, excusez moi de vous déranger, Vous êtes Spyro Viocaille ? Demanda un garde.
– Bonsoir, oui c’est moi, que se passe-t-il ? Répondit-il un tantinet inquiet.
– Eh bien nous voudrions savoir pourquoi, à vingt-trois heures quarante-sept et douze secondes, votre lumière est encore allumée ! Dit-il avec un regard soupçonneux.
– Eh bien, figurez vous, alliés de sa majesté le roi Mingo, j’étais entrain de faire mes besoins, ce qui me semble être autorisé… Dit-il confiant.
– Bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip ! Fit l’un des gardes.
– Vous mentez ! Hurla le second. Voyez vous, mon sous-fifre ici présent s’est fait implanté un détecteur de mensonge, et il s’est mis à sonner après votre discours ! Trognon, on l’embarque !
– Bien chef ! Et on prévient sa majesté pour ce crime ?
– Bien entendu, avec un peu de chance, on aura une belle promotion ou une grosse augmentation.
Spyro se fit donc embarqué, tandis qu’Abigaïl entendait la scène impuissante. Elle pris du papier et des crayons avec lesquels, elle nota la plupart tout ce qui s’est produit, bien sur sans préciser qu’elle était humaine. Elle alla distribuer très vite tous ces papiers dans les boîtes aux lettres du quartier, en prenant garde d’éviter les sentinelles. Elle rentra chez Spyro, ferma la porte à clef, et se mit à fouiller un peu la maison. Elle trouva ce qu’elle cherchait ! Un déguisement ! Elle avait trouvé un déguisement de mignon petit chiot rose et se choisit un nom de code : Chiose, puis, elle alla se coucher.
Le lendemain matin, elle se réveilla en entendant du vacarme à l’extérieur. Elle s’approcha de la fenêtre, puis vit un écran géant descendre lentement du ciel. Une fois arrivé au sol, l’écran s’alluma et quelqu’un apparu sur cet écran. Il commença un discours.
« Très chers habitants de Cubopolis, moi le roi Mingo, vient vous signaler une infraction aux règles établies dans ce royaume. Le dénommé Spyro Viocaille à menti à des gardes, hier après le couvre feu. Ce qui va entraîner la peine sacrée ! L’arrachage de la dernière branche du pommier sacré, demain, à midi-trente ! »
Un brouhaha s’éleva alors de la foule parsemée de cris d’horreur, de pleurs et de huées. Quand soudain, une voix sorti de la foule, et fit taire tout le monde.
– Très chers compatriotes. Allons nous nous laisser faire ? Allons nous regarder la fin de ce monde ? Allons nous regarder nos enfants et nos parents s’éteindre ? Nous allons nous rebeller! Empêchons de voir ce beau pays s’éteindre à cause de la prétention d’un homme ! Renversons ce roi ! Et allons libérer Spyro !
– Ouuuuaaaais !!! Hurlèrent tout les habitants à l’unisson.
Tout le monde se regroupa et tandis qu’ils commencèrent à élaborer une stratégie, Abigaïl se glissa discrètement dans les rangs, bien décidée elle aussi à sauver ce pays. Car après tout, c’est à cause d’elle que tout cela était arrivé. Tous prirent les armes : les fourches et les sabres pour les Playmobils, les pistolets et les matraques pour les Légos, les avions de chasse et les sous marins pour les Soldat de Plombs tous les autres jouets furent munis d’épées et de boucliers. Abigaïl fit partit de la dernière catégorie et frissonna de ce qui allait se passer ! Une rébellion ! La guerre ! Voilà ce qui allait se passer. Tous commencèrent à marcher pendant des heures et des heures en direction du palais royal. Ils firent des pauses pour se ravitailler et pour dormir. Ils arrivèrent finalement à destination à midi pile. Il restait trente minutes avant la fin de ce monde. Les gardes, voyant arriver tous les habitants de Cubopolis, les armes à la main, partirent immédiatement en informer le roi qui déclara l’état de guerre. Une grande bataille s’en suivit pendant les trente minutes restantes, Spyro fut libéré et rejoignit la troisième division. Le roi s’éclipsa avec une partie de sa garde rapprochée et prit une scie pour aller couper la dernière branche de l’arbre. Mais le troisième groupe l’aperçu et se lança à la poursuite du roi et de sa garde.
Une plus grosse bataille éclata au pied de l’arbre avec d’un côté la troisième division qui faisait tout pour empêcher le roi de mettre fin à ce monde, et de l’autre les gardes du roi qui faisaient tout pour le protéger, quand soudain, Spyro se pris trois balles dans l’aile droite. Il tomba sur Abigaïl ce qui eu pour effet de déchirer son costume, dévoilant sa vraie race, ce qui stoppa net tous les combats. Tous la regardaient avec des yeux ronds, du roi jusqu’au plus pauvre habitant de Cubopolis .
– Que se passe-t-il ? Demanda bêtement Abigaïl.
– Mettez la à mort ! Dépêchez vous ! Hurla le roi. Elle ne doit pas savoir qu’au Pays des Songes, un humain est comme un Dieu et qu’il à le droit à 3 vœux dont un qui lui permet de rentrer dans son monde ! Oups… C’est sorti tout seul…
– C’est vrai Spyro ? Demanda-t-elle hâtivement.
– Oui, c’est vrai… Répondit-il le plus simplement du monde.
– Ok, alors mon premier vœu est que l’arbre sacré retrouve toutes ses branches !
Soudain l’arbre sacré scintilla et ses branches repoussèrent à vue d’œil et tout le monda cria de joie sauf le roi qui fulminait.
– Mon second vœu est que le roi cède son trône à quelqu’un de plus apte à diriger ce royaume sans règles stupides.
L’arbre scintilla de nouveau, et le roi, qui était rouge de rage arbora soudain un magnifique sourire et donna la direction du royaume à Spyro, ce qui étonna tout le monde.
– C’est-c’est moi le-le nouveau roi ?! Bafouilla Spyro. Bon eh bien je pense qu’il est l’heure de se dire au revoir Abigaïl, tu va retourner dans ton monde maintenant n’est-ce pas ?
– Mon troisième vœu est que la paix persiste pour toujours sur ce royaume !
Et pour la dernière fois, l’arbre scintilla, insufflant un esprit de paix dans le Pays des Songes.
– Mais et toi alors ? S’étonna Spyro. Tu ne rentres pas chez toi ?
– Eh bien, c’est vrai que tout le monde va me manquer : ma famille, mes amis et tous les autres gens que je connais, mais je pense que la meilleure chose à faire est de sauver ce pays de la tyrannie dont il a été victime pendant un millénaire.
Soudain, l’arbre scintilla une nouvelle fois, mais beaucoup plus fort que les fois précédentes et une sorte de spectre en sortit.
– Bonjour, je suis l’esprit de ce pommier, j’ai entendu ton discours, et il faut dire que cela m’a touché. Tu nous as tous sauvés, car la prophétie est bel et bien réelle. Mais j’ai une question…
– Euh… Je vous écoute, dit-elle, qu’y a-t-il ?
– Veux tu retourner chez toi ? Enfin, je veux dire, dans ton monde ?
– Oui ! S’il vous plaît !
– Bien, alors mange la pomme accrochée à l’arbre et tu pourras faire un dernier vœu.
– Merci beaucoup !
Abigaïl grimpa à l’arbre, décrocha le fruit et le mangea, puis redescendit et dit :
– Cela m’a fait plaisir de vous connaître ! Mon ultime vœu est de retourner chez moi, dans mon monde !
Puis, l’arbre scintilla une toute dernière fois, et enfin, à nouveau, elle se sentit tirée vers le sol et se réveilla sous le soleil éclairant sa chambre.
Elle bailla en s’étirant.
– Quel rêve extraordinaire, s’écria-t-elle, tout avait l’air si réel !
Elle se leva, alla prendre son petit déjeuner, se lava, et prépara son sac pour aller en cours. Sa journée se passa merveilleusement bien, elle raconta son rêve à ses amies et, quand elle rentra, elle le raconta également à ses parents. Finalement, elle fit le devoir que son professeur de Français avait demandé : écrire une histoire fantastique pour le lendemain. Elle écrivit son rêve dans les moindres détails, puis alla se coucher. Elle chercha Spyro, quand elle le vit, ses yeux s’arrondirent : il avait trois trous dans l’aile droite et avait une couronne sur sa tête.
– Finalement, ce n’était peut-être pas un rêve, dit-elle en rigolant. Bonne nuit roi Spyro !