Vampire dans l’âme


Chapitre 1
Travaux

Je courais à en perdre haleine.  Non ! Je ne voulais pas être en retard ! Pas à mon premier jour de boulot !
A bout de souffle, j’arrivais devant l’église d’Haubourdin où il régnait une cacophonie : les réparations avançaient à vive allure.
A l’entrée de l’église se trouvait un homme de grande taille. Il avait une moustache blonde et portait une tenue de travail. Cet homme m’interpella d’une voix grave : Alors ! C’est toi le petit nouveau. Vincent, c’est ça ? C’est ton premier jour de travail et tu es déjà en retard ! Cela promet !
Je suis désolé…répondis-je !
Bon,  moi c’est Marc dit-il, je suis le chef de travaux. Viens, je vais te montrer où tu vas travailler.
Mon chef ouvrit les lourdes portes de l’église. Les travaux avaient sali le sol en pierre.
Voilà ! me dit Marc. Tu vas travailler, ici. Il faudra que tu fasses sauter toute la pierre que tu vois là pour mettre de la pierre bleue typique d’ici à la place.
Salut, moi c’est Grégory, dit un homme, alors c’est toi le nouveau ? Tu vas voir après quelques temps tu vas être habitué aux  hurlements de notre chef.
Moi, c’est Fabrice me chuchota un homme blond à côté de moi. On est ensemble avec Grégoire qui est d’ailleurs encore en retard. Je crois qu’on est la pire équipe de toute !
Oh non ! Je sens que ça va mal tourner, pensais-je. Le chef va penser que je suis comme eux ?
Sur ces pensées, je pris un marteau  piqueur et je m’activais à la tâche.
Au bout de deux heures, quelqu’un cria : c’est l’heure de la pause ! Et tout le monde laissa tomber  ses occupations pour un bon café.
Vincent, tu en veux, demanda Fabrice en me tendant  une tasse. Oui, dis-je, en m’épongeant le front de la sueur qui y perlait.
Tu sais… gré…
Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase car la porte de l’église s’entrouvrit et l’on fit silence.
Nous vîmes un homme ressemblant étrangement à Grégory entrer, et sur la pointe des pieds, il avança.
Hum,  hum, fit mon chef.
L’homme se retourna lentement avec une grimace sur son visage.
C’est Grégoire, il est encore en retard. Le chef va lui passer un savon, me souffla Grégory.
Effectivement, le chef lui fit signe de le suivre. J’ai juste le temps de lui souffler : « bonne chance ! », et il partit pendant que je terminais mon café.
Je disais donc, reprit-il, que Grégory est en fait le frère jumeau de Grégoire.
Ah !  C’est pour cela qu’il se ressemble tant !
Eh oui…

 

Chapitre 2
La tombe

En faisant sautée la pierre, je tomais sur une grande plaque. Piqué de curiosité, je continuai à creuser en évitant soigneusement de détruire ma découverte. Soudain, deux autres longues barres se redressèrent sur la gauche.
Fabrice se leva, livide.
Une, une … une tombe ! dit-il d’une voix cassée.
Je nettoyai la plaque, il y était marquée Bram Stoker 1847-19** . La suite n’était pas inscrite.
Je pris un air sérieux, je me levais et dit : Grégory, va prévenir Marc de cette « découverte ».
Je continuai à sortir la tombe. J’avais une impression bizarre, comme si la regarder trop longtemps me faisait souffrir. Mon chef arriva avec une dizaine d’autres ouvriers.
Tout le monde s’activa à la tâche et une demi-heure plus tard la tombe fut retirée, on l’amena à la place où elle aurait dû se trouver : le cimetière.
J’espérais que plus rien de ce genre n’arrive. Ta journée est terminée mon petit bonhomme. Merci à demain ! Répondis-je.
Alors que je marchais tranquillement vers mon appartement, je sentis une présence derrière mon dos. Qui va là ? Dis-je en me retournant. Cette personne se cachait dans les buissons, le soleil était couché, je ne pus donc pas voir ce que c’était. Soudain, quelqu’un ou quelque chose me griffa la jambe. La chose sortie de nulle part : je ne vis d’elle que deux yeux rouges. Elle essaya de m’attaquer mais je parais l’attaque ce qui la fit se reculer en laissant tomber un livre. Avec hâte, je le ramassais et je couru de peur que la créature ne me rattrape.
Alors que j’arrivai à l’entrée de mon immeuble, quelque chose me frôla. Prit d’un frisson, je fouillais mes poches pour y trouver la clé qui me sortirait de ce pétrin. Enfin, je la trouvais. Soudain, un cri monstrueux, digne d’un film d’horreur, me glaça le sang. Les buissons se mirent à gigoter : la bête se trouvait là. Je voulu hurler mais la peur m’en empêcha. La porte s’ouvrit devant moi, je m’engouffrai dans le sombre couloir puis je m’assis sur le sol le temps de reprendre mes esprits. Voyons, Vincent arrête de te faire un film ! Pensai-je. Les monstres n’existent pas ! Mais, la bête était bien là ; de ses deux yeux rouges comme le sang, elle furetait à ma recherche. Puis, elle disparut, ses yeux laissant juste une trainée de lumière derrière elle, je fus soulagé.  Je grimpais les marches. J’atteignis le troisième étage avec difficulté tellement la peur me tiraillait. Je pris mes clefs et j’ouvris la porte de mon petit foyer, je m’affalai sur le fauteuil. Quelques minutes après, je ronflais déjà plus fort qu’un éléphant. Le lendemain, les souvenirs de la nuit dernière semblaient atténués.
Ouah ! Bon !  Un café vite fait et je retourne travailler. Dans le journal, il était marqué que plusieurs personnes étaient tombées. Les symptômes étaient « une extrême pâleur ». A cette lecture, tous mes souvenirs rejaillirent.
Je dois en parler à quelqu’un, pensai-je à voix haute. Pas à Fabrice, Grégory et Grégoire, ils me prendraient tous pour un fou. Ma famille, non ! Non !
Je me décidais à ouvrir ce livre. Il s’agissait en fait du journal intime celui de Bram Stoker l’homme dont j’avais retrouvé la tombe.

 

Chapitre 3
Le journal

Présentation

Toi qui lit mon journal, suit bien ce que je vais te dire, aide moi à détruire le mal que j’ai créé.
Je suis Bram Stoker, écrivain du 19ème siècle, j’ai créé ce livre, je l’ai appelé «  Dracula ». L’histoire veut que le comte Dracula soit un vampire, un être buvant le sang des humains, qui transforme ses victimes également en vampire.
Il a comme point faible l’ail, le pieu, les objets chrétiens.

Mardi 18 avril 1897

Mon livre Dracula est enfin publiée !
Je suis sûr que ça va être un grand succès, j’imagine déjà : des millions de fans, des tonnes de lettres arrivant à ma demeure !

Mercredi 19 avril 1897

Aujourd’hui, je me lève prêt à accueillir les lettres des fans. Et en allant à ma boite aux lettres, j’ai rencontré  ma voisine qui m’a dit : « Voyez- vous mon cher voisin, ce matin comme toujours j’aillais réveiller ma fille. Quand je suis arrivée dans sa chambre, elle était toute pâle. Je l’ai secouée de peur qu’elle ne meure et elle me dit qu’elle avait mal au cou. J’ai regardé et vis deux traces, comme une morsure». Subitement, je pensais : ce n’ait quand même pas possible, je les invente, ils n’existent pas ! Malheureusement pour Haubourdin, il s’avérera que ce n’était pas le seul cas. Les vampires existent bien…

Jeudi 20 avril 1897

Depuis que j’ai fini mon livre une créature mord les habitants de ce paisible hameau situé près de Lille. J’en suis arrivée à la conclusion que ma plume avait réellement crée le comte Dracula. J’ai donc couru  vers ma demeure pour détruire le mal que j’avais créé. Arrivée devant ma maison : il était là.

Chapitre 4
La plume

J’allais à mon deuxième boulot en espérant trouver dans la tombe un indice.
Salut, Vincent ! me dit Grégory. T’as bien dormi ? Tu as une sale tête. Oui, je sais, répondit-je !
Fabrice me salua également joyeusement. Aujourd’hui on doit déplacer les pierres jusqu’ici pendant que toi tu finis ton travail. Je me mis à l’ouvrage.
Ta journée est terminé Vincent dit Marc tu peux rentrer chez toi. Merci à demain ! Mais au lieu de me diriger vers ma demeure, je pris la direction du cimetière.
J’arrive à l’endroit où j’avais placé la tombe. Vite ! vite ! Pensai-je avec affolement. J’ouvris la tombe : Bram stoker se trouvait là. Il avait la peau blanche et les lèvres d’un rouge sang à couper le souffle. Je le regardais un instant et me mit à fouiller ses poches, j’y trouvais une plume d’écriture. Regardant de nouveau le mort, je me demandais si je ne m’étais pas trompé. Soudain, il ouvrit les yeux, et se jeta sur moi. J’esquivais et me retrouvait à plat ventre. Il  sortit ses dents d’une blancheur éclatante, je saisis une pelle qui se trouvait là et je le frappais. Bram stoker recula puis revint à l’assaut. J’esquivais son attaque, il me griffa au bras. Du sang jailli.  Grrrrrrr ! fît-il avant de se jeter sur moi. Je me défendais frappant à droite à gauche et laissant tomber la plume. Je me relevais : mes bras étaient constellés de marques et le sang coulait par terre. Lui aussi en avait mais elles se refermaient à vue d’œil. D’autres tombeaux s’ouvrirent. J’étais seul, seul contre une horde de vampires assoiffés, ils se jetèrent sur moi…

Le lendemain :

Vincent n’est  toujours pas là ? dit Fabrice à Grégory. Si le voilà, répondit-il. J’entrai le cœur léger dans l’église. Toute la journée se passât sans incident. Le soir, je passais devant le cimetière, et vis de la mousse déjà accumulée sur la date de décès de Bram Stoker. En frottant un peu, je vis qu’il était marqué 1912… Il y a plus de trente années, que celui qui m’a vampirisé attendait donc qu’on le délivre…

Aujourd’hui, encore, à Haubourdin, comment pouvez-vous être sûr que vos proches ou vos amis ne sont pas des disciples de Bram Stoker ?