Tout sucre, tout miel
J’allais m’endormir quand soudain mon dragon en peluche, que j’avais depuis mes deux ans s’anima. Il se mit à trembler puis ses yeux s’allumèrent dans le noir de ma chambre. Tout à coup, mon lit s’ouvrit et me happa. Je chutais et atterris finalement au milieu de nulle part.
Je marchais un bon moment quand j’arrivais devant une pancarte poussiéreuse. De la main, j’essuyais la saleté et pus lire : « Pays merveilleux ».
Au loin, je vis un palais et alla dans sa direction. Sur le chemin, je rencontrais des nounours en gélatine qui chantaient des chansons que je ne connaissais pas, des dragons en chocolat ressemblant étrangement à celui que j’avais dans ma chambre. Une fois arrivée devant le palais, je fus stoppée par deux gardes en réglisse.
— Halte là, étrangère. Êtes-vous venue voir la reine ? me dit celui de gauche qui portait une fraise Tagada en guise de casque.
Je me doutais bien que derrière ces portes se trouverait un souverain. En l’occurrence, il semblait qu’ici, ce soit une reine. Je me demandais à cet instant quelle forme pouvait-elle bien avoir : crocodile au ventre blanc, boule de sucre ronde et acidulée ou une bouteille de soda piquante ?
— Effectivement, je voudrais bien voir votre reine. Peut-être pourra-t-elle me dire ce que je fais ici.
Les deux gardes ouvrirent la porte et on m’emmena jusqu’à la salle du trône. La reine était en fait une humaine. Elle semblait gentille et je lui racontais donc mon histoire. Une fois que mon récit fut fini, la reine sourit :
— Hé bien, me dit-elle, je vois que tu as fait un long trajet. Je ne sais pas ce qui t’a amené jusqu’à nous, mais il doit y avoir une bonne raison. Nous le saurons en temps et en heure. Tu dois être très fatiguée. Nous allons t’installer dans la suite réservée aux personnes importantes.
Je la remerciais et deux gardes en gélatine rose m’escortaient jusqu’à ma chambre. La suite était magnifique : grande, dorée, avec des Dragibus brillants à la place des lampes. Une fois dans mon lit en guimauve, je ne réussis pas à m’endormir tout de suite. Je me demandais bien ce que je pouvais faire ici. Mais j’étais trop fatiguée pour penser et je m’endormis d’un coup.
Le lendemain matin, je fus réveillée par des cris : Les gargouilles de pierre, ennemies jurées de la Reine étaient en train d’attaquer le château ! Un des gardes que je croisais dans le couloir m’expliqua que les gargouilles trouvaient leur pays trop petit et voulait le Pays merveilleux pour eux seuls.
J’assistais à une bataille du tonnerre : les gargouilles crachaient des pierres sur les bonbons soldats qui explosaient en morceaux. Contre les géants de pierre, l’armée de la Reine n’avait aucune chance. Ils n’avaient que des bâtonnets de biscuit au chocolat en guise de lances, des armures en sucre glace ou des montures en gélatine qui finissaient aplaties par les gargouilles.
Tout à coup, un souvenir de mes cours d’histoire me revint : je savais comment les aider !
Je courus dans la cour et attrapais une roue de carrosse en réglisse pour la dérouler et obtenir un long fil noir, solide et élastique. Je me saisis d’un Dragibus et filais sur les remparts du château où j’attachais le fil de réglisse entre deux créneaux et me servis de cette arme comme d’un lance-pierre du moyen-âge. Le Dragibus fila dans les airs et percuta une première gargouille qui s’effondra et ne se releva pas. Les soldats à côté de moi prirent exemple sur mon arme et les Dragibus se mirent à voler au-dessus de nos têtes. Une heure plus tard, nous avions gagné !
La Reine me convoqua après le combat.
— Abigaïl, tu as été héroïque. Nous te remercions tous très fort.
Et elle me tendit un magnifique nounours en guimauve dorée.
— Garde-le toujours avec toi, il te portera bonheur.
Ne sachant quoi dire, j’ai seulement souri et fermé les yeux une seconde pour savourer cet instant. Quand je les ai rouverts, j’étais dans ma chambre, chez moi. Plus de traces du pays fantastique.
Au petit-déjeuner, j’ai dit à ma mère :
— J’ai fait un drôle de rêve cette nuit…
Et, alors que j’allais lui raconter mon histoire, ma main, enfouie dans la poche de mon peignoir rencontra un objet. Je l’ai sorti et en voyant le petit nounours en gélatine dorée, j’ai eu un sursaut.
Maman me parlait :
— Qu’est-ce que c’était donc, ce rêve ?
Mais je ne l’écoutais déjà plus…
bravo! c’est très bien écrit 🙂
continue comme ça!
Merci beaucoup Georgette Lafarine pour ce jolie commentaire.
je suis déjà revenue et je compte bien recommencer !!!!
j’adore